Vivre l’asexualité :
amour, intimité et absence de désir sexuel

L’asexualité n’est ni une pathologie, ni une anomalie. Elle n’est pas un manque, mais une autre manière d’habiter le corps, la relation, et le monde.

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Définition simple
L’asexualité désigne une orientation sexuelle caractérisée par l’absence (ou la très faible présence) d’attirance sexuelle envers autrui. Elle peut s’accompagner ou non d’attachement romantique, de sensualité ou de plaisir corporel.

Asexualité : un spectre souvent mal connu

On croit encore trop souvent que l’absence de désir sexuel est un problème à résoudre. Or, certaines personnes vivent très bien sans l’élan sexuel tel qu’il est habituellement attendu. Elles s’aiment, aiment, sont parfois en couple, parfois non… Et leur expérience est pleinement valide.

1. L’asexualité, une réalité aux multiples nuances

Parler d’asexualité, c’est immédiatement élargir le regard. Il n’existe pas une façon d’être asexuel·le, mais un spectre :

– Les personnes aromantiques et asexuelles : pas d’élan amoureux ni sexuel.

– Celles qui sont asexuelles mais romantiques : elles aiment, parfois intensément, sans désir de rapports sexuels.

– Les gray-asexuel·les ou demisexuel·les : le désir peut survenir dans certaines conditions, souvent émotionnelles.

Le fil rouge de toutes ces expériences ? Le respect du rythme, du consentement, et de l’écoute intérieure.

« Ce n’est pas l’absence de sexualité qui pose problème, c’est l’obligation sociale à désirer. »

2. Et la relation dans tout ça ?

Un couple sans sexualité n’est pas un couple en crise. C’est un couple avec d’autres langages du lien : le toucher tendre, la parole intime, le partage du quotidien, les regards complices, les projets communs.

Certaines personnes asexuelles vivent en couple avec d’autres asexuel·les, d’autres avec des partenaires allosexuel·les (ayant un désir sexuel). Cela demande du dialogue, parfois des ajustements, mais le consentement, l’amour, et le respect restent les piliers.

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À savoir
L’absence de désir sexuel n’est un problème que si elle est subie, douloureuse, ou si elle provoque une détresse dans la relation.

3. Faire l’amour autrement

L’asexualité interroge notre imaginaire collectif : Qu’est-ce que faire l’amour, au fond ? Est-ce nécessairement un acte sexuel ou bien une manière de se relier, de prendre soin, de vibrer ensemble ?

Il est temps de désacraliser l’acte sexuel comme unique marqueur d’intimité. Les personnes asexuelles nous offrent cette possibilité : celle de revisiter les gestes amoureux dans toute leur diversité

Et si l’amour ne se résumait pas à la pulsion mais à la présence ?

Et si le couple se construisait sur une bande-son émotionnelle, plutôt qu’un scénario imposé ?

4. Une révolution douce, mais puissante

À l’heure où la société valorise la performance, l’intensité, l’hypersexualisation, l’asexualité fait figure de résistance joyeuse. C’est une façon de dire : Je suis assez comme je suis. Ce n’est pas une fermeture mais une ouverture à d’autres façons d’aimer.

L’asexualité est une réalité légitime, et les personnes concernées n’ont pas à se justifier, encore moins à se réparer. Comme toute orientation, elle mérite visibilité, compréhension et respect.

Si vous êtes concerné·e, ou que cela touche quelqu’un que vous aimez, rappelez-vous :
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’aimer. Il n’y a que des façons sincères, choisies, conscientes.