Une sexualité peu connue, mais loin d’être rare
Dans le champ de la sexothérapie, certaines personnes viennent consulter avec cette question : « Est-ce normal que je sois attiré·e par l’intelligence plus que par le physique ? ». Derrière cette interrogation, un mot commence à apparaître de plus en plus souvent : sapiosexuel.le.
La sapiosexualité désigne une forme d’attirance sexuelle ou érotique qui se déclenche principalement en réponse à l’intelligence perçue d’une personne, à une stimulation cognitive. Il ne s’agit pas de valider des diplômes ou de chercher un.e partenaire « brillant.e » au sens scolaire, mais plutôt d’être touché·e dans son désir par la façon de penser, de parler, de débattre, de voir le monde.
Comment reconnaître une attirance sapiosexuelle ?
Ce qui vous trouble, ce n’est pas son corps mais son verbe…
Chez les personnes sapiosexuelles, ce qui allume le désir, ce n’est pas un look ou un geste en particulier, mais plutôt une conversation, un raisonnement, une façon d’articuler ses réflexions. Il y a une dimension cognitive dans l’excitation. Le cerveau est alors LA zone érogène !
Ce n’est pas une préférence superficielle, c’est un langage amoureux
Souvent, les personnes sapiosexuelles ont besoin de sentir une forme de profondeur ou de subtilité intellectuelle pour se sentir en lien. Le flirt passe par les mots, les idées, l’humour fin. Et cela peut parfois être source d’incompréhension dans le couple.
Une lenteur, une exigence, une manière d’être au monde
La sapiosexualité peut entraîner des rythmes particuliers dans la sexualité : besoin de connexion forte et profonde préalable, de sécurité cognitive, de stimulation psychique. Ce n’est pas de la frigidité, ni de la peur du corps : c’est une autre voie d’accès à l’excitation.
En couple, comment apprivoiser une sapiosexualité ?
Nommer pour comprendre (et ne plus culpabiliser)
Mettre des mots sur ce mode de fonctionnement peut être libérateur. Beaucoup de personnes sapiosexuelles se sont senties « à côté », trop lentes, trop dans leur tête, pas assez « instinctives ». En réalité, leur désir a simplement besoin d’être compris et accueilli.
Partager à deux pour ajuster le lien
Il peut être aidant de nommer cette dynamique à son ou sa partenaire : « J’ai besoin d’échanges nourrissants pour me sentir connecté·e. », « Quand on discute vraiment, j’ai plus de désir. ». Cela permet de sortir des malentendus du type « Tu ne me trouves pas attirant·e ? » pour aller vers une meilleure coopération sensuelle.
Créer un climat d’intimité intellectuelle
Pour les couples où la sapiosexualité est présente, nourrir le lien passe grandement par des moments où on se parle vraiment, pas juste de logistique ou d’intendance, mais de sujets existentiels. Lire ensemble, assister à des conférences, échanger autour de podcats écoutés, se poser des questions profondes peut être un prélude très érotique.
En Loire-Atlantique (mais aussi en visio), un accompagnement pour mieux comprendre son désir
En tant que thérapeute de couple et sexothérapeute basée en Loire-Atlantique, j’accueille souvent des couples où les manières de désirer diffèrent. Comprendre ce qui vous anime, ce qui vous éteint, ce qui vous fait vibrer fait partie du travail thérapeutique.
La sapiosexualité est une forme singulière d’être touché·e. L’accueillir, la déplier, la partager peut ouvrir un champ nouveau d’épanouissement personnel et relationnel